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Paysans : à quel prix ?

Comme chaque année, la plus grande ferme de France ouvre ses portes à Paris : une première pour la présidence Macron. Si l'on peut se satisfaire de la volonté présidentielle d'établir un dialogue avec les producteurs, le rendez vous a ne pas manquer sera bien celui de l'action tant la désespérance est grande dans le milieu agricole : plus de 30% des agriculteurs gagnent moins de 350 euros par mois, 40% des exploitations laitières et 13% des élevages bovins sont dans une situation financière critique et l'agriculture est le premier champ d'activité touché par le suicide.

 

Le secteur est en attente de mesures fortes mais les Etats Généraux de l'Alimentation ressemble à un coup d'épée dans l'eau quand Emmanuel Macron annonce l'ouverture des marchés de libre échanges TAFTA, CETA et MERCOSUR, bradant ainsi la souveraineté alimentaire européenne. 

 

Les agriculteurs du Cantal et leurs organisations syndicales ont très justement tiré la sonnette d'alarme ces dernières semaines : nous allons assister à une inondation de viande bovine échappant aux normes françaises et européennes, établissant ainsi une concurrence déloyale et fragilisant encore plus les producteurs de zone de moyenne montagne qui travaillent avec des contraintes plus fortes.

 

Le gouvernement est dans une logique libérale : accompagner la concurrence libre et non faussée, sans opposer aucun sytème de régulation. Une logique qui a déjà percuté notre industrie et qui risque bientôt d'assassiner notre agriculture comme celles des pays co-signataires des traités, en mettant en place une course vers le prix le plus bas.

 

Le Salon de l'Agriculture 2018 doit être un rendez vous important afin de sortir des déclarations généreuses pour des résultats miséreux. Dans un contexte de crise durable, le gouvernement se doit d'apporter des réponses concrètes et non d'user des mesures d'accompagnement conjoncturelles : pour de nouvelles constructions des prix au producteurs, pour l'instauration de mesures fortes de régulation, pour une protection de nos frontières sur les produits à bas coûts et non normés...

 

Il est temps de penser la production agricole comme un enjeu fort de souveraineté alimentaire ayant à voir avec la santé, l'environnement, la vie des territoires, la qualité des eaux, la vie des sol, les paysages... Et d'en tenir compte dans la rémunération du travail paysan !

 

Les communistes Cantaliens sont engagés pour une agriculture diversifiée, de qualité et à taille humaine et sont disponibles pour travailler avec toutes celles et ceux qui le souhaitent pour la vie dans nos territoires et pour des campagnes vivantes.

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Paysans : à quel prix ?

Par Sébastien PRAT, le 27 February 2018

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