Conférence de presse du 24 Octobre devant la gare SNCF d'Aurillac
De gauche à droite : Claude PRAT, secrétaire du syndicat CGT Cheminots du Cantaliennes Jean Pierre ROUME, vice président en charge des Transports à la CABA Michel LERON, membre du bureau du Comité Pluraliste des Lignes Ferroviaires du Cantal Sébastien PRAT, secrétaire département du PCF Cantal
Silence, on liquide et tout doit disparaître : aurait pu être le titre de cette conférence de presse tellement nous sommes face à un bulldozer. Tellement notre territoire, notre département, les jeunes, les travailleurs, les chômeurs, les retraités prennent de pleine face la brutalité des politiques libérales menées par le gouvernement Philippe et Emmanuel Macron.
Brutalité encore accentuée dans le budget 2019 en débat au Parlement : nouvelles baisses de pouvoir d'achat, gel des pensions, du SMIC, des salaires des fonctionnaires, gel des dotations aux communes, au logement et dans le même temps un CICE de plus de 40 milliard d'euros versé deux fois cette année, des largesses du fait de la suppression de l'ISF et une flat tax qui ne permet pas de taxer les revenus financiers...
Ces politiques libérales arrivent bien évidemment jusqu'à nous, ce n'est pas nouveau, mais cela s'accélère à un rythme jamais vu.
D'autant plus que dans ce nouveau budget, le ministère de la cohésion des territoires connaît une forte baisse de son budget de même que celui de l'emploi. Des orientations difficilement compréhensibles au moment où les territoires ruraux ou périphériques ont besoin de soutien et de visibilité dans l'action publique, notamment pour conjurer le sentiment d'abandon que nous exprimons.
Nous sommes donc devant cette gare SNCF d'AURILLAC, bientôt seul guichet ouvert (et seulement en journée) dans tout le Cantal. Le 1er Novembre c'est SAINT FLOUR qui ferme son guichet, le 1er Décembre c'est LAROQUEBROU, MASSIAC, NEUSSARGUES, MURAT, LE LIORAN.
MAURS et VIC SUR CERE sont encore épargnés mais on peut évidemment craindre le pire.
Si vous n'habitez pas Aurillac, pour acheter vos billets, vous pourrez vous rendre auprès du mini bus itinérant que mettra en place la SNCF : décision lamentable, c'est se moquer des Cantaliens !
La SNCF et la Région ayant une exigence de rentabilité (pour un service public cela pose d'ailleurs question...), nous expliquent que les majoritairement les achats se font sur Internet. Nous en convenons mais pourquoi opposer les 2 : achat en ligne et présence humaine en gare ? Nos départements ruraux et le Cantal ont besoin de ces deux services !
Nous touchons aujourd'hui du doigt les conséquences des réformes ferroviaires successives : ce sont des centaines d'emplois de cheminots supprimés en France, plus de 70 dans la grande région Auvergne Rhone Alpes. Il faut coute que coute « dégraisser le mammouth » pour reprendre l'expression consacrée bien que le mammouth Cantalien deviennent de moins en moins solide au fil des années et au fil des coups portés. Peu importe les besoins des populations, l'économie guide l'action publique. C'est en fait une lutte à mort contre les territoires ruraux et ses populations qui est menée.
Par ces suppressions d'emploi, comment ne pas donc voir l'exigence libérale de la part de l'Etat de la SNCF mais aussi de la région Auvergne Rhone Alpes à qui revient l'exploitation des lignes.
On ne devait pas toucher au 9.000 km de lignes rurales mais comment ne pas être persuadés qu'en fragilisant les guichets, demain ce seront les gares et les agents de circulation, puis directement les 4 lignes qui traversent le Cantal qui seront dans le collimateur ? Alors que certaines lignes, l'Aubrac par exemple, ont fait l'objet d'un accord Etat Région Occitanie.
Comment expliquer si ce n'est par des choix politiques que la région Occitanie et son vice président communiste en charge des transports Jean Luc GIBELIN investisse autant dans le ferroviaire comme vecteur de l'intermodalité entre les transports (y compris au delà de son propre territoire et jusqu'à Neussargues en travaux d'urgence) alors que la région Auvergne Rhone Alpes abandonne avec la SNCF et l'Etat ses guichets voyageurs et par ce choix, les gares, les lignes ferroviaires Cantaliennes et donc les populations !
Comment répondre à l'alarme écologique lancée par le GIEC récemment en mettant en péril le ferroviaire connu pour être un des moyen de transport écologique et sur ?
Comment prétendre aménager le territoire avec de telles politiques mise en oeuvre ?
Comment allons nous faire pour nous déplacer : aller au travail, se soigner, voyager si toutes les infrastructures de transports s'éloignent ?
Cette question des mobilités est d'autant plus d'actualité quand on voit les prix à la pompe qui ne cesse d'augmenter. Le budget 2019 d'Emmanuel Macron prévoit une nouvelle hausse des taxes sur le carburant dans le cadre nous dit on de la transition écologique. Sauf que le produit de ces taxes sur le carburant ne va dans des actions fléchées pour la transition écologique qu'à hauteur de 25% ! Le restant est versé au budget général de l'Etat et sert à amortir les baisses d'impôts pour les contribuables les plus fortunés !
Les habitants des territoires ruraux n'en peuvent plus ! C'est un racket organisé quand on sait que le premier moyen de déplacement dans le Cantal reste la voiture.
D'ailleurs, Il est absolument inadmissible de culpabiliser les personnes qui n'ont que l'automobile pour se déplacer, notamment celles de nos territoires ruraux, en leur disant que par soucis d'écologie il faut faire moins de voiture : mais avec quelles alternatives de déplacement ?
Et ça n'étouffe personne qu'on veuille nous parler d'écologie quand on ferme des guichets et des lignes ferroviaires en France et qu'on éloigne encore plus les services publics et que de fait on augmente les déplacements de populations ?
C'est un grand service public national de la mobilité qu'il nous faut construire, englobant tous les moyens de transports existant et le ferroviaire doit y prendre toute sa place !
Ne pas continuer inlassablement à opposer les moyens de transports : dans le Cantal, nous avons besoin de la voiture, de l'avion et du ferroviaire, pas un au dépens des deux autres comme c'est le cas actuellement.
Le rendez vous d'aujourd'hui est certes un cri d'alerte pour notre territoire et pour l'ensemble des territoires ruraux ou périphériques mais pas seulement, le Parti Communiste souhaite ouvrir des perspectives larges de mobilisation et de construction.
Les Communistes Cantaliens relancent la pétition qui a déjà réuni plus de 3.000 signatures électroniques sur Change.org et plus d'une centaine papier. Pétition pour exiger le droit à la mobilité des populations rurales, nous demandons :
- la diminution des taxes pour contrecarrer l'augmentation du baril
- le droit à un service public ferroviaire de qualité pour toutes et tous
- nous dénonçons le durcissement du contrôle technique qui fragilise encore plus le pouvoir d'achat des Cantaliens qui ne peuvent pas participer au renouvellement du parc automobile
Les politiques libérales, d'accumulation de capitaux et de populations N'AMMENAGE PAS LE TERRITOIRE : on le voit encore plus aujourd'hui au train grandissant des destructions
Nous avons besoin de politiques publiques dans nos territoires pour répondre aux besoins des populations.
Les victoires que nous souhaitons et les reculs sur ces politiques n'arriveront que par LA MOBILISATION, large, des populations et des élus dans tout le département. C'était le sens du débat de la fête du Cantal Ouvrier et Paysan en juin dernier « Quel projet de territoire pour le Cantal ? » où il a été question d'aménagement, de mobilités avec l'ensemble des forces politiques locales. Ce travail que nous avons engagé à cette occasion, les communistes souhaitent le poursuivre.
La Fédération du Cantal du PCF et l'ADECR allons adresser à l'ensemble des élus du Cantal, une lettre ouverte avec une seule question : allons nous laisser déménager le Cantal de ses jeunes, de ses services publics, de ses industries sans rien dire ? Sommes nous capables de nous mobiliser tous ensemble pour construire un projet territoire ?
Il est grand temps aujourd'hui d'établir un rapport de force dans le Cantal contre ces politiques qui vont en l'encontre des besoins des Cantaliens, les communistes sont prêts à y travailler avec d'autres et toutes celles et ceux qui le veulent : c'est le sens de cette adresse à l'ensemble des élus du département.
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