Monsieur le maire d'Aurillac, Pierre Mathonier, envisage la mise en place de six caméras sur la place Gerbert permettant une vision à 360° sur le début du foirail, toute la place Gerbert, le Pont-Rouge… "Par pragmatisme et non par "conviction" affirme-t-il.

Par pragmatisme, il faut rappeler qu'aucune étude sérieuse n’a, pour l’heure, pu démontrer l’efficacité de ces dispositifs. Au contraire, une récente étude britannique a souligné les limites de la vidéosurveillance : malgré la multiplication du nombre des caméras – on en compte 90 000 sur l’ensemble du territoire du Royaume-Uni –, celles-ci n’ont, à long terme, aucun effet dissuasif, et 80 % des images sont inutilisables ; de plus, les caméras installées à Londres n’ont permis de résoudre que 3 % des affaires de vol.

Par conviction, le PCF affirme que la vidéosurveillance est liberticide. Elle porte atteinte à la présomption d’innocence, comme à bien d’autres droits fondamentaux, qu’il s’agisse de la liberté d’aller et venir ou du droit au respect de la vie privée. En outre, elle est inefficace.

Il faut sortir du sécuritaire, la meilleure prévention de la délinquance est connue : privilégier l’homme sur la caméra. Le service public de la police nationale doit assumer son travail républicain, et pour cela, il faut lui en donner les moyens. Ce n'est pas à la municipalité d'Aurillac d'assumer ce rôle.

Nous affirmons même que c’est un enjeu pour toute la gauche de reprendre l’offensive sur ces questions. Il faut sortir du piège sécuritaire tendu par la droite. Il est des batailles d’idées qu’il faut avoir le courage de mener.

Les municipalités de gauche devraient être en pointe dans l’expérimentation d’une autre idée de la ville. La défense des libertés est un trait majeur de la gauche. Ensemble, retrouvons-le.

William BURIAS, secrétaire départemental du PCF