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Rapport introductif du 18 Avril 2013

Par William BURIAS, le 07 janvier 2014

Avec l’affaire Cahuzac, il se passe quelque chose d’extrêmement grave, dont nous ne mesurons aujourd’hui ni les prolongements ni toutes les conséquences : 600 000 euros en Suisse, qui s’avèrent 15 millions, des amitiés d’affaires l’extrême droite ; des liens désormais avérés avec les laboratoires pharmaceutiques alors même que l’actualité Médiator éclaire la responsabilité de majors tels Servier dans le maintien ou la mise sur le marché de médicaments meurtriers pour de seuls motifs spéculatifs ; tout cela fait mal, très mal à la démocratie.

Il ne s'agit plus de simples dérives ou débordements individuels qui affecteraient jusqu’au plus haut niveau du pouvoir, mais de connivences de plus en plus explicites entre les milieux financiers et ceux des cercles des pouvoirs, politiques et médiatiques. Où est passé le candidat Hollande qui affirmait en meeting au Bourget : "Mon ennemi, c'est la finance" ?

Aujourd’hui, l’actualité Cahuzac surgit alors que le Président de la République et son gouvernement assument justement le renoncement à lutter contre la finance. Elle vient mettre en lumière le virage social-libéral du pouvoir, elle en est l’une des manifestations les plus saillantes.

En cherchant à individualiser et à moraliser l’affaire Cahuzac, à la déconnecter de l’urgence sociale et d’arbitrages politiques pour répondre à cette urgence, François Hollande prend le risque d‘exacerber encore la colère et le ras-le-bol populaire. En désignant l’ensemble des élus comme la catégorie à placer sous haute surveillance, il participe à nourrir la distanciation avec des élus, accroît la rupture avec toute forme de démocratie représentation alimentant du même coup « tous les mêmes », « tous pourris » à la base d’une dérive populiste possible.

Pour l’heure pourtant, l’Elysée et le PS ne changent pas de stratégie. Tout est fait pour laisser croire qu'il n'y a qu'une seule ligne politique, celle de l'austérité.

Va-t-on continuer encore longtemps ? Déjà, aujourd’hui, 90 000 personnes arrivent en fin de droits chaque mois. Depuis le 31 mars, ce sont près de 40 000 personnes qui sont menacées d'expulsions, 500 000 sont touchées par la précarité énergétique ; on assiste à l’explosion des chiffres du chômage, d’allocataires du RSA et de la CMU, à celui des salariés pauvres et des familles monoparentales, témoignant ainsi de la fragilité de la vie. Avec une croissance quasi nulle, la consommation stagne à 0,2 % : l’alimentation reste stable, tandis que les équipements personnels, domestiques baissent et que les loisirs pour la première fois dégringolent. Est-ce ainsi que les hommes doivent vivre ? La crise impacte de plus en plus fortement le pouvoir d’achat de nos concitoyens, tandis que les nouvelles ponctions prévues dans les budgets ne peuvent que déliter encore notre société, exacerber les tensions et mettre à mal ce contrat social qui a scellé les fondements de la France.

 

Le refus du pouvoir d’affronter politiquement cette question de la finance, on l’a déjà vécu avec par exemple le recul sur la taxe à 75 % ; celui d’entrer dans un bras de fer avec le Medef sur des dossiers aussi structurants que l’ANI ou la politique industrielle de nouveau convoquée avec ArcelorMittal, celui de mener le débat idéologique avec les forces les plus régressives sur la PMA ou en différant la confrontation sur le droit de vote des étrangers. A chaque fois sa tentative de composer et de chercher un consensus a minima a renforcé l’offensive de la droite.

 

Dans ce contexte, comment s'étonner de la montée du Front National, comme le montre l'élection partielle dans l'Oise, où le 2ème tour a vu s'affronter droite extrême et extrême-droite.

Alors que doit-on faire ? Pierre Laurent l’a explicitement développé lors de sa conférence de presse de la semaine dernière : concourir à la mise en mouvement et au rassemblement toutes les forces du changement. Œuvrer ensemble à un nouveau contrat politique et de majorité.

La France, son économie et ses institutions ne sont ni la Grèce, ni Chypre, ni l’Espagne ou l’Italie

Elle peut tout autant sécréter ses propres formes de régression, de débâcle sociale, de repliements sur soi et rejets et nous vivons un moment qui peut y conduire. Mais notre pari est bien la vie et de sortir par le haut de cette impasse ; refuser cette spirale qui aboutit inéluctablement à la restauration d’une droite renforcée par son extrême. Pour le PCF, cela passe par une refondation sociale et démocratique de notre pays, en même temps que par la politique de la main tendue afin de mettre en mouvement toutes celles et tous ceux qui au printemps ont appelé au changement.

La Ve République est à bout de souffle. Ce nouvel épisode de la crise démocratique, après bien d'autres, exige un retour au peuple, de faire place au peuple jusqu’à une refondation complète. Il exige un grand débat citoyen pour construire ensemble un nouveau bien commun, une République nouvelle.

Cette exigence d’une VIe République sociale et citoyenne, sa construction sont donc une réponse immédiate à la crise en même temps qu’elles participent de la transformation des structures de notre société. Elle va permettre d’initier ce processus constituant qui va nous permettre de dépasser une situation politique aujourd’hui bloquée, en favorisant la construction d'une majorité qui implique les citoyens, jusqu'à poser la question d'une alternative majoritaire sociale, économique, culturelle et démocratique.

 

Pourquoi ne pas tenir des rencontres publiques, des assemblées citoyennes, pour débattre des propositions concrètes pour lutter contre la domination de la finance : contre la fraude et l'évasion fiscale, pour le contrôle et une autre utilisation de l'argent au service du développement humain, pour engager la refondation sociale et démocratique de la République.

 

Reconnecter le débat social à l’urgence démocratique, c’est ce que doit permettre la manifestation du 5 mai « contre la finance et l’austérité, pour une VIe République ». Nous la concevons comme une formidable initiative nationale, ouverte et populaire, pour donner du souffle à cette démarche.

 

Jean-Luc Mélenchon avait appelé à une manifestation « coup de balai ». C'est un appel large qui a depuis heureusement été lancé pour la réussite du 5 mai. Nous n'avons pas tous aimé la manière où cette date a été inscrite dans le débat public. Je n’épilogue pas. Cependant, il est apparu essentiel que le PCF se l’approprie, que l’ensemble du Front de gauche en soit également propriétaire. Parce que cette initiative a un sens ; qu’elle est utile, voire essentielle pour le mouvement que nous voulons engager.

L’élément déterminant pour la réussite de cet événement désormais dans le paysage politique, qui va sanctionner un rapport de force constituant un baromètre de l’actualité, sera la mise en mouvement des communistes dans sa préparation.

Il s’agit encore de préparer cette initiative dans l’action, en prise avec les mobilisations sociales : c’est dans ce sens que nous investirons et appelons à investir massivement la journée du 1er Mai qui marquera, après le débat sur l’ANI, une nouvelle mobilisation du débat syndical. Dans ce sens encore que nous voulons la lier avec les batailles locales, le mouvement que nous avons initié contre l’austérité.

Dans la foulée de la manifestation du 5 mai, le PCF fait la proposition d’organiser des assises citoyennes pour la refondation sociale et démocratique, locales et qui convergeront nationalement le 16 juin.

 

J'en viens maintenant à notre bataille contre l'austérité. Une bataille initiée par le PCF, puis par le Front de gauche. Localement, nous avons un formidable outil : le comité pour une alternative çà l'austérité.

Nous avons réussi notre pari : mettre plus de 100 personnes, 140 exactement, dans notre meeting pour une alternative à l'austérité. Les intervenants ont tous faits de très bonnes interventions, notamment Olivier Dartigolles qui a été très apprécié. Mais comment ne pas être déçu de tour qu'on prit les débats, avec les militants du PG qui ont sciemment orienté les débats sur les élections municipales. Je peux vous dire que cela n'a pas été du gout des organisations présentes, et notamment des organisations syndicales. Cela dit, j'ai aussi ressenti que les camarades communistes n'était pas à l'aise dans le débat sur les prochaines élections municipales, et nous devons donc en discuter d'abord de façon approfondie entre nous, dans nos sections.

 

Oui, nous avons des choix importants à faire pour les prochaines échéances municipales à venir. Nous devons avant tout  être porteurs  d'idées et de propositions, dans chaque ville, dans chaque village où nous avons des forces organisées.

En même temps, nous ne devons pas sous-estimer l'apport des élus communistes quand nous pouvons en avoir.

Les sections ont déjà commencé à se rencontrer pour préparer ces échéances. La section d'Aurillac se réunira samedi pour une assemblée générale d'une grande importance.

Partout, nous devons alerter sur les dangers d'une gestion par la droite des affaires de nos communes. Là où nous le pourrons, pourquoi ne pas organiser des ateliers du projet municipale pour des communes réellement ancrées à gauche.

Les Verts, comme le PG, ont déjà annoncé publiquement leur volonté de constituer une liste autonome du PS.

Mais sur quel contenu ? Tout d'abord, nous devons rappeler que le Front de gauche et encore moins le PCF ne se laisseront dicter le calendrier par le PG, ou les Verts.

Nous devons être à l'offensive sur le rassemblement.

Partout, nous devrions pousser le plus loin possible la question du programme municipal, pour résoudre les problèmes des gens.

 

Nous sommes loi malheureusement de la stratégie du PG : le coup de balai et les municipales pour préparer les européennes.

Nous affirmons que la solution n'est pas de donner les villes à la droite, mais de revenir à une politique de gauche.

Car avec la crise, les besoins des populations, sociaux notamment, vont exploser. Il nous faudra trouver les moyens d'y répondre, notamment par des investissements suffisants.

Dans nos programmes, nous devons réaffirmer que nous souhaitons diriger les villes d'une autre manière. Pourquoi pas proposer d'associer les fonctionnaires à la mise en œuvre des choix municipaux, et d'y développer la citoyenneté.

Nous pourrions ainsi nous inscrire dans une démarche originale, différente de ce que nous avons connu jusqu'ici, un programme co-élaboré avec la population et les forces de gauche qui le souhaitent, afin de répondre aux besoins de la population.

Les alliances viendront ensuite.

Si le Conseil départemental le décide, nous pourrions nous adresser aux forces de gauche, aux organisations syndicales et citoyennes, aux associations, investies dans nos villes, pour leur proposer de s'inscrire dans cette démarche de co-élaboration du programme politique.

Cependant, cette démarche ne nous exonère pas de commencer, qu'elle que soit la future configuration des alliances éventuelles, à repérer autour de nous des citoyens volontaires pour constituer nos listes. Un immense de travail de prise de contact, de recensement doit être entrepris par nos sections avec l'ambition d'arriver à des listes complètes sur nos villes.

Dans un contexte de crise économique, de souffrance sociale, de désespérance, de dégout de la politique, nous avons un rôle essentiel à jouer : celui de redonner de l'espoir aux gens.

 

Enfin, pour terminer, 2 choses. Tout d'abord, je vous propose de valider la proposition du nouveau bureau de notre association de financement qui sera proposée par Pascal Bonneau.

 

Ensuite, nous devons lancer en grand la préparation de la Fête du COP 2013, qui aura lieu le samedi 29 juin prochain au Parc de la Fraternité à Aurillac.

Serge Siquier est chargé de cette lourde tâche. Le travail est bien avancé, mais tous les communistes devront se lancer dans la bataille pour populariser cette fête par les affiches et les tracts, et vendre les bons de soutien.

Nicole organise en parallèle l'AG du COP qui aura lieu la semaine prochaine.

Le jour de la fête, les militants se retrouveront à midi autour de la désormais traditionnelle paëlla. Le soir, un espace restauration permettra d'avoir un espace dédié au repas, en plus de la buvette. Il nous reste à solliciter les associations pour qu'elles réservent un stand, et pourquoi pas aussi nos sections.

Nous allons aussi organiser une meilleur signalétique dans toute la ville pour flécher le site.

Nous sommes encore à la recherche d'intervenants pour nos débats sur la fête, avec un thème à définir. Ce pourrait etre l'occasion de lancer un des premiers ateliers du projet pour les municipales.

Le soir, un bal populaire clôturera la fête.

 
 

18 avr.19:00
 

L’organe décisionnel de notre Fédération, s’est réuni le 18 Avril en soirée. Une vingtaine de membres était présent.

L’ordre du jour était le suivant :

           

- Echanges sur la situation politique actuelle

- Action du PCF et du Front de Gauche dans ce contexte

- Municipales 2014

- Election du bureau de l'ADF

 

            Après le rapport introductif de W.BURIAS, le débat s’est engagé. Il en ressort que l’affaire CAHUZAC a accru la distance entre le peuple et ses élus ce qui malheureusement peut conduire au populisme et au discours du « tous pourris ! ». Ce sentiment est alimenté par la faiblesse du pouvoir en place d’affronter le patronat et la finance et de n’être guidé que par une seule mire : celle de l’austérité.

            C’est dans ce contexte que notre Parti doit redonner de l’espoir au peuple Français ! Faisons appel à tous celles et ceux qui ont voulu le changement au printemps dernier et rassemblons toutes les forces progressistes de notre pays.

            Au niveau local, cela c’est traduit par la mise en place du Comité pour une alternative à l’Austérité. Le Conseil Départemental a ainsi fait le bilan du Meeting du 26 Mars. L’assemblée a regretté que le débat se soit orienté vers les élections municipales. Ne prenons pas le risque de la division au sein du Comité. Ainsi, notre Fédération appelle a donner une suite à ce meeting en relançant des initiatives.

            Concernant, la manifestation du 5 Mai, le Conseil départemental décide de s'inscrire dans la démarche et appelle les communistes à y participer et à faire connaitre l'initiative.

            Au niveau des élections municipales de 2014, il apparaît nécessaire de construire des majorités de gauche avec un programme ancré à gauche pour faire barrage à la droite et à son extrême. La Fédération propose de tenir, partout où nous le pouvons, des initiatives publiques pour construire le projet municipal. Sous la forme d'ateliers locaux, nous voulons un processus citoyen, ouvert à tous. En parallèle, nos sections devront faire un travail de recensement de nos potentialités de candidatures. Là où le Parti n’est pas organisé, le travail incombera au secteur Elections de notre Fédération.

            Enfin, le nouveau bureau de l’ADF a été élu.