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Rapport introductif du 5 Juin 2013

Par William BURIAS, le 07 January 2014

Nous le sentons tous, après douze mois de gouvernement Ayrault, nous sommes entrés dans une nouvelle phase politique. Le gouvernement confirme chaque jour un peu plus le cap de l'austérité et de la compétitivité par la baisse du coût du travail qu'il a clairement endossée depuis septembre 2012. La ratification du traité Merkel-Sarkozy sans renégociation, les différents exercices budgétaires marqués par la programmation du recul des dépenses publiques, le pacte de compétitivité financé par une hausse de la TVA qui entrera en vigueur en janvier 2014, le vote de l'ANI, sont autant de marqueurs de cette première année de pouvoir, qui tournent le dos à la politique de gauche attendue par la majorité des électeurs du printemps 2012. Les déclarations de François Hollande sur les retraites justifient toutes les inquiétudes. L'allongement de la durée de cotisation telle que demandée par le MEDEF est dans les tuyaux. François Hollande a lui-même confirmé que « puisqu'on vivait plus longtemps il fallait travailler plus longtemps », reprenant là un thème entendu lors de la bataille des retraites sous Sarkozy.

François Hollande a été élu sur une promesse de changement, de rupture avec la politique de droite ultra-libérale par Nicolas Sarkozy. Or, cette rupture n'est pas au rendez-vous. Et le renoncement a été plus rapide que tout ce que les Français imaginaient.

Pire, en maintenant ce cap malgré une chute spectaculaire de la confiance de ses électeurs, le gouvernement semble décidé à assumer que se creuse inexorablement le fossé qui l'éloigne des attentes populaires, en particulier parmi ceux qui ont voulu ce changement politique. La crise politique ne fait donc que grandir.

Dans ces conditions, et puisque le gouvernement persiste, il est clair que rien de bon ne sera possible dans les mois et les années qui viennent pour la France, pour notre peuple, pour la gauche, sans que se lève, dans la durée, un mouvement d'opinion et d'action suffisamment large et profond pour réunir les conditions d'un changement de cap de la politique nationale, de la mise en œuvre d'une politique nouvelle alternative à l'austérité.

Et pour que ce mouvement devienne possible, cela implique que nous entrions nous-même dans une nouvelle étape du déploiement de notre stratégie de lutte et de rassemblement. Nous avons commencé avec la mise sur pied du Comité pour une Alternative à l'Austérité rassemblant 8 organisations politiques et syndicales. Je veux rappeler à ce sujet, que les adresses à destinations des parlementaires, leur demandant d'appliquer la politique de gauche qu'ils portaient quand ils étaient dans l'opposition, sera remise à Alain Calmette par une délégation du Comité ce vendredi à 15h30 à sa permanence. La présence de nombreux communistes est cruciale pour la réussite de la médiatisation de cet évènement.

Nous voyons ce que provoque et continuera à provoquer la poursuite de la politique gouvernementale : la dégradation continue de la situation économique et sociale du pays et de la vie de la majorité de nos concitoyens. Les drames du quotidien, l'angoisse de l'avenir sont partout dans notre pays. Des millions de gens en prennent conscience et peuvent perdre tout espoir.

La montée du désaveu populaire recouvre dans ces conditions des mouvements politiques dans l'opinion très contradictoires : elle encourage une mobilisation radicalisée de la droite et de l'extrême droite qui croient à une revanche possible et ont utilisé l'opposition au mariage pour tous comme catalyseur. Surtout elle déboussole une grande partie de notre peuple, qui avait espéré le changement et est à nouveau massivement travaillé par le doute, voire écœuré par la politique.

Heureusement, il existe aussi la résistance et l'entrée en action de forces diverses, sociales et politiques, qui refusent le renoncement au changement et à une politique de gauche. Je pense aux mobilisations contre l'ANI, même si elles ne furent pas assez importantes, celles de nombreux salariés d'entreprises ou de services publics en lutte. Le 19 juin prochain, la CGT a décidé d'une journée de mobilisation dans toute la France à l’occasion de la rencontre entre François Hollande, Bernadette Segol (secrétaire générale de la CES) et les secrétaires généraux des syndicats français affiliés à la CES, dont la CGT. Avec un mot d'ordre : affirmer la nécessité de changer de cap en Europe et en France, et mettre fin à la politique d’austérité. A Aurillac, un rassemblement se tiendra à 12h15 Place des Droits de l'Homme. Je pense évidemment aussi à la marche citoyenne du 5 mai que nous avons organisé avec le Front de gauche et qui a témoigné de la combativité et de la disponibilité des forces accumulées dans les batailles de 2012. La réplique organisée à Aurillac a rassemblé 80 personnes, avec une forte visibilité de notre parti et des jeunes communistes du Cantal.

A ce propos, je voudrais souligner combien il est encourageant de voir que le MJCF est en train de se structurer dans notre département. C'est un bien précieux. Par ailleurs, des adhésions continuent à être réalisées, notamment d'élus, comme Marie-France Malzac à Aurillac, conseillère municipale ex-socialiste, aujourd'hui au PCF. C'est encourageant, à nous de leur permettre de s'épanouir dans notre organisation. Le secteur formation devra organiser dans les mois à venir une journée d'accueil des nouveaux adhérents sur une journée. L'occasion de les rencontrer et d'échanger avec eux sur comment ils vont pouvoir s'engager dans notre organisation.

Il s'agit maintenant, dans ces conditions, de faire grandir la crédibilité d'une alternative de gauche à la politique d'austérité du gouvernement Ayrault.

Voilà le cœur, le fond, le centre de gravité de tous nos efforts politiques dans cette période : construire des issues, des solutions de progrès à la situation de crise dans laquelle la France s'enfonce. Et pour cela convaincre et rassembler.

Pour y parvenir, notre responsabilité politique est engagée. Nous n'avons jamais adhéré à la politique du pire, jamais cru qu'une aggravation de la situation pourrait nous être mécaniquement bénéfique. Les échecs du gouvernement Hollande et la désaffection politique qui en découle peuvent très bien nourrir le renforcement d'une droite radicalisée et du Front national. Il ne faut pas être naïf, la désaffection politique, le « tous pourris », la perte de légitimité des partis, des élus servent des intérêts radicalement opposés à l'implication citoyenne que nous ambitionnons. Notre problème n'est pas de cultiver le désaveu politique du gouvernement. Malheureusement, il s'en charge lui-même. Nous, nous devons construire, reconstruire l'espoir à gauche, et l'engagement politique et citoyen indispensable à l'application d'une politique capable de faire reculer les puissants intérêts du monde financier capitaliste.

D'abord, continuer à convaincre sur les impasses de la politique actuelle et les véritables responsabilités de la crise pour transformer la déception, voire la colère en conscience pour la lutte et l'action.

Vous l'avez vu, notre pays est officiellement entré en récession, avec une « croissance négative» du premier trimestre qui s'établit à moins 0,1 %. Il n'y a que François Hollande pour croire, et encore le croit-il lui-même, que « la France a passé le plus difficile ».

En vérité, tous les voyants sont au rouge. Les chiffres du chômage sont alarmants. Toutes catégories confondues, on compte 5,6 millions de chômeurs. Le chômage de longue durée ne cesse de s'accroître, il a bondi de près de 20 % au cours de la dernière année.

Notre pays connaît une pauvreté de masse, qui touche au premier chef les jeunes, les familles monoparentales, les femmes, les retraités.

Le pouvoir d'achat des Français est durement frappé.

Le 16 juin peut marquer le début d'une remise en mouvement collective, convergente, des forces sociales et politiques qui veulent tourner la page de l'austérité et construire une sortie de crise par la gauche.

C'est la date choisie pour l'organisation des Assises de la refondation sociale.

Le Parti veut en faire un grand moment de démocratie citoyenne. 28 organisations, partis politiques, associations, syndicats, fondations ont confirmé leur participation et travaillent ensemble à un texte d'appel commun et à l'organisation des ateliers de cette journée. Au plan politique, si évidemment les forces du Front de gauche sont engagées, les responsables d'EELV et du club socialiste Gauche avenir ont confirmé leur participation. Celle des personnalités, des responsables associatifs, des syndicalistes peut encore grandement s'élargir. Toutes les conditions se réunissent pour que cette journée soit un grand moment pour relancer l'espoir à gauche.

Dans chaque section, nous pouvons travailler à la sollicitation de personnalités locales. Ces Assises appartiennent à toutes celles et tous ceux qui souhaitent s'y investir et œuvrer à l'élaboration d'une autre politique à gauche.

Je l'ai dit, nous initions un processus de longue haleine fait de rendez-vous politiques et de mobilisations sociales. En ce sens, les Assises ne sont qu'une étape. Elles se prolongeront avec la Fête du COP. Nous aurons besoin en 2013 d'un cru exceptionnel pour donner l'occasion aux forces que nous cherchons à rassembler l'occasion de débattre, de se faire entendre, de se donner l'élan nécessaire pour imposer le changement de cap. Les bons de soutien seront disponibles ces jours-ci et tout le mois de juin sera consacrée à en assurer la diffusion massive.

J'en viens ainsi naturellement aux enjeux des échéances électorales qui attendent le pays en 2014. Les élections municipales viendront les premières dans le calendrier du quinquennat, suivies de près par les européennes et les sénatoriales. Ce sont celles qui mobiliseront le plus grand nombre d'électeurs en 2014, même si l'abstention est en inquiétante progression et que ce sera un enjeu essentiel. Elles donneront donc un signal politique d'importance, deux ans après l'élection présidentielle, fortement marqué par l'enjeu droite-gauche.

Nous avons fait le choix lors de notre dernier Conseil départemental de ne pas aborder le débat par le petit bout de la lorgnette sous la pression d'un débat étriqué et réducteur : « listes autonomes sans le PS ou pas au 1er tour ».

Nous l'avons dit lors de notre Conseil départemental, la question est la suivante : que peut-il sortir de bon et d'utile de ces élections pour les populations ? C'est-à-dire pas seulement au soir du premier tour, mais pour les six ans à venir ?

Enfin, il me paraît utile de combattre une idée entendue ici ou là qui, au nom de la difficulté rencontrée à peser sur les choix nationaux du Parti socialiste et du gouvernement, rendrait en quelque sorte caduque ou illusoire cette ambition au plan local. C'est à mes yeux exactement le contraire. L'échelon local est celui où de loin nous pesons le plus, et les exemples sont légion, et délaisser ce terrain, ne pas chercher à y renforcer tous nos points d'appui, serait une folie au moment même où tout doit être fait pour unir, rassembler et conforter les possibilités d'agir pour transformer les rapports de force pour aujourd'hui et pour demain.

Nous avons décidé de mettre en œuvre partout où nous le pouvons, des rencontres citoyennes, des ateliers du projet, associant l'ensemble de l'arc politique de gauche, des forces syndicales, associatives et citoyennes. Nous avons décidé de mener le débat à ciel ouvert. Un courrier a été envoyé aux forces de gauche de notre département pour leur présenter notre démarche.

A leur demande, nous rencontrons maintenant ceux qui le souhaitent : EELV ont souhaité nous rencontrer le 27 mai dernier, comme le PRG avec qui nous avons rendez-vous ce samedi matin. Le PG souhaite aussi nous rencontrer, ce que nous allons rapidement faire. Nous rencontrerons le PS en septembre. Chacun a une stratégie différente. Mais au-delà du fait que lors de ces rencontres, il n'est à ce jour fait état par nos potentiels partenaires que d'Aurillac, tous sont dans la volonté de construire déjà, avant tout débat, des alliances figées avant de lancer la construction du programme. C'est à l'opposé de ce que nous souhaitons mettre en œuvre, avec la volonté de co-élaborer des programmes municipaux. La question des alliances ne peut venir qu'ensuite.

Je pense que nous devons avoir une ligne politique claire : chercher partout à unir le Front de gauche et au-delà construire les rassemblements les plus larges possibles.

Je vous rappelle le calendrier proposé par le Conseil National :

Première étape, de juin à septembre

Élargir la place et le rôle du citoyen dans la conquête politique comme dans l’exercice des pouvoirs.

Mettre en œuvre notre stratégie d’union et de rassemblement à gauche pour construire des fronts contre l’austérité et pour le mieux vivre ensemble.

Organiser partout le partage du bilan de la municipalité et de nos élus.

Proposer aux populations la mise en place de coopératives locales citoyennes ou de comités locaux d’initiatives citoyennes. Travailler à rendre visible et populaire le rassemblement local. Par exemple : « ma ville, j’y tiens ! », « d’abord l’Humain pour ma ville », « au cœur de ma ville », … Établir un réseau de contacts. Rencontrer les autres forces de gauche. Engager des actions pour les inscriptions sur les listes électorales.

En juin, il s'agira de désigner le ou la «citoyen, citoyenne, délégué-e local-e investi-e par notre parti pour conduire la bataille des communistes".

Deuxième étape, en octobre, novembre et début décembre

Le temps de la construction du projet local, des éléments programmatiques et de la composition des listes, avec la tenue d’assises, d’ateliers, d’États généraux...

Dans le respect des statuts du PCF, la consultation des adhérents (éclairés sur les enjeux du débat) sera organisée pour décider, le cas échéant, par leur vote souverain entre plusieurs options. Une fois le choix fait, l'unité prévaudra dans la mise en œuvre des décisions adoptées.

Troisième étape, de janvier à mars

La campagne, appels à voter, points de rencontres, portes à portes, banquets, meeting….et bien d'autres initiatives à imaginer et démultiplier.

La Fête du COP doit être la caisse de résonnance de cette volonté politique affichée. Toutes les forces de gauche, syndicales et associatives y seront invitées. Elle se tiendra le 29 juin prochain au Parc de la Fraternité à Aurillac. Nous avons pris soin d'en améliorer l'organisation : un vrai espace restauration le soir, un concert suivi d'un bal populaire, un espace enfant. Le midi, nous renouvellerons comme l'année dernière le repas militant autour de la désormais traditionnelle paëlla.

Nous accueillerons Gérard Lahellec, membre du Conseil national et vice-président à la Région Bretagne chargé des Transports, et Isabelle Lorrand, membre du Comité exécutif national, en charge des questions liées à l'aménagement du territoire pour un débat sur le désenclavement de notre département.

Au niveau des stands, la liste s'agrandit : plusieurs organisations du Parti (la section d'Aurillac qui présentera la démarche originale de construction du projet municipal, la section d'Arpajon, la Jeunesse Communiste, le COP et la fédération). Enfin, la Cimade, le Secours Populaire, l'AMAP15 et le Modef seront représentés.

Il est donc capital de populariser cette fête qui doit redevenir un grand moment politique et festif. La mobilisation de tous les communistes, pour la vente des bons de soutien notamment, est primordiale.

 

Nous devrons aussi assurer une présence, comme tous les ans, lors du festival de théâtre de rue à Aurillac. Sur un jour ou deux, il s'agit d'assurer la visibilité de notre parti et de ses prises de positions vis-à-vis de la culture.

 

Chaque communiste sera aussi invité, par le secteur formation, à participer s'il le souhaite aux Université d'été du PCF les 30, 31 aout et 1er septembre aux Karellis en Savoie. Plusieurs centaines de débats en 3 jours, c'est l'occasion à peu de frais de se former dans un cadre agréable.

 

Enfin, la Fête de l'Humanité aura lieu les 13, 14 et15 septembre 2013. Moment politique majeur, nous devons renforcer notre engagement sur 2 points :

  • Le vente militante de la vignette. A cet effet, des objectifs de vente seront fixés aux sections.
  • Notre présence sur la fête. Il serait souhaitable qu'une équipe soit proposée pour aider à la tenue du stand Les 3 Bougnats.

 

Voilà chers camarades, ce que je souhaitais vous dire en introduction.

 
 

05 juin17:00
 

Le 5 Juin, les membres du Conseil départemental étaient réunis à la Fédération. William effectue une rapide analyse sur la situation politique nationale puis le débat s’engage.

Le Conseil pointe des faits très encourageants pour notre Parti dans notre département. Des élus et militants socialistes nous rejoignent et le MJCF est structuré autour d’une dizaine de jeunes. Nous devons les accueillir avec une journée de formation complète.

L’Université d’été du PCF et la Fête de l’Humanité sont nos prochaines échéances.

Concernant les élections municipales, le Conseil renouvelle sa position de sortir du débat réducteur « listes autonomes sans le PS ou pas au premier tour » et au contraire pousser au plus large rassemblement sur un contenu réellement de gauche. Par conséquent, chaque section de-vra décider quel sera le chef de file des communistes pour les élections municipales. Ce sera le porte parole quelque soit la configuration choisie.