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Présentation du voeu relatif à l'Hopital d'AURILLAC au Conseil Municipal (19 Juin 2014)

Monsieur le maire, mes chers collègues,

Lors de la séance d’installation du conseil Municipal, j’avais indiqué que nous étions dans une période de défiance de nos concitoyens à l’égard de leurs représentants politiques. Le 2ème tour des Municipales et encore plus, les élections Européennes ont malheureusement confirmé ce qui est désormais un état de fait.

Lors de cette même séance d’installation j’avais conclu par le nécessité de lire les réalités de notre ville pour écrire une nouvelle page de la démocratie locale, non sans avoir précisé auparavant que les communistes seraient plus et mieux à l’écoute de nos concitoyens.

Ce vœu que nous proposons ce soir au conseil Municipal est dans le droit fil des précisions que je viens de faire.

La situation à l’hôpital d’Aurillac est plus que délicate voire alarmante par certains aspects.

Cet hôpital public qui depuis toujours n’avait pas connu de déficit est en train de s’enfoncer dans une spirale infernale au détriment des personnels et des patients.

Ce déficit sans aucun caractère structurel, est d’abord le résultat d’une gestion locale durant 3 ans par un directeur, parti depuis, qui n’a cessé d’augmenter les dépenses plus vite que les recettes et en plus, au détriment des dépenses utiles à la bonne marche d’un établissement public de santé.

Ajouté à cela les deux lois adoptées durant les quinquennats précédents, la T2A, c’est à dire la tarification à l’acte et la loi HPST , HOPITAL PATIENTS SANTE TERRITOIRE , qui opère une véritable marchandisation de la santé, la situation du secteur public devient critique.

Or lorsque nous abordons les questions de la santé, nous ne pouvons nous limiter à une approche comptable des problèmes. Ce serait dangereux car la santé publique doit avant toute chose, être le fruit de choix politiques à dimension humaine forte, favorisant l’accueil de tous, quel que soit son âge ou sa situation sociale, dans des conditions de sécurité sanitaire maximales.

Or nous assistons à une logique inverse.

Nous ne parlons plus de service public accueillant des êtres humains mais de budget, de chiffres, de baisse de dépenses, d’efforts inconsidérés que doivent produire les personnels pour assurer leur missions, de retard dans les investissements, de suppressions de lits, de regroupement de services, de fusions qui  peuvent  devenir dangereuses du point de vue sanitaire et y compris médical.

L’hôpital Public d’Aurillac est le premier employeur du département, des médecins aux agents de services, les personnels n’en peuvent plus car souvent en nombre trop restreins pour assurer leur mission. De nombreux droits d’alerte ont été faits dans la dernière période.

Les patients ne sont pas mieux lotis, l’optimisation d’occupation des lits dont on a réduit le nombre, va conduire à des aberrations.

Une personne âgée hospitalisée en pédiatrie par exemple, un accidenté de la route en psychiatrie et pourquoi pas se retrouver en maternité pour une appendicite.

Le contrat de stabilité signé sans concertation des personnes concernées, entre la direction de l’hôpital et l’ARS, ne fera qu’aggraver cette situation et ceci pour plusieurs raisons.

Car les réductions de lits, les redéploiements de personnels, le report d’investissements utiles, vont se poursuivre.

Si nous laissions faire ce sera tout simplement le droit à la santé pour tous qui sera remis en  cause et ceci dans un département où le taux de pauvreté est un des plus élevé de France .

Trop de nos concitoyens aujourd’hui attendent le dernier moment pour se soigner voire ne se soignent pas .Casser encore plus le service public reviendrait à aggraver cette situation.

Sans parler des personnels hospitaliers qui culpabilisent de ne pas pouvoir assurer leur métier convenablement faute de moyens, et certains commencent à lâcher prise, à bout de souffle.

Ils ont déjà donné, il y a 15 ans avec la mise en place des 35 heures à l’hôpital public sans création d’emplois. Ils donnent aujourd’hui encore en réalisant beaucoup d’heures supplémentaires car depuis 15 ans ces problèmes de recrutements n’ont pas été réglés. Ils jonglent comme ils le peuvent pour leur congés d’été, trop souvent restreins. Leur dévouement doit être ici salué mais leur demander des efforts supplémentaires n’est plus acceptable.

Monsieur le maire, mes chers collègues, les communistes que nous sommes ont pris le temps d’écouter les hospitaliers CGT actifs sur ces questions depuis 2 ans et demi. Comme rien n’a été réglé tous les autres syndicats les ont rejoins. Leurs assemblées générales de personnels mobilisent beaucoup de monde.

Le vœu dont je vais à présent vous donner lecture, nous l’avons Co rédigé avec les hospitaliers.

C’est ce qu’ils attendent à minima du soutien que nous devons leur apporter ce soir.

Mes chers collègues, nous comptons sur vous pour voter en votre âme et conscience ce vœu.

Le soutien du Conseil Municipal d’Aurillac à l’hôpital d’Aurillac, à ses personnels et leurs représentants, sera un signal fort de positionnement pour sortir de cette situation devenue intolérable.

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